Veni, Vidi… mais pas Vinci…
Lundi 10 septembre 2012, le Conseil municipal de Laval s'est prononcé sur le choix du délégataire privé pour la gestion du stationnement : contre 16 (opposition, communistes), abstentions 3 (verts), pour 26.
Contre toute attente, Vinci, déjà implanté à Laval, n' y gèrera pas le stationnement et s'est vu préférer un concurrent, Urbis Park, implanté à Metz, Bordeaux et un peu en région parisienne, comme le Vecteur s'en est fait l'écho ces derniers jours.
Vinci Park gère 1 493 660 places de stationnement, Urbis Park 40 000.
Vinci a été retoqué au motif que sa proposition comporterait une prévision de recettes "irréalistes". Pas à dire, l'expérience, ça ne suffit pas...
Pour URBIS, ce sera sa 1ère implantation dans l'ouest de la France, et une belle opération de développement. Nul doute que le nouveau maire de Laval et ses proches auront su discerner toutes les qualités de la proposition d'Urbis Park.
Un pan important du service public municipal se trouve ainsi transféré au privé. Les lavallois peuvent s'attendre à des hausses de tarifs, une extension des zones payantes au fil des années (une centaine d'horodateurs seraient prévus contre 60 actuellement, sachant qu'en plus 5 zones actuelles seraient barriérées et donc les horodateurs enlevés).
Le parking nord de la gare, actuellement libre, très utile pour les salariés qui prennent le train, sera rapidement enclos et payant.
La Ville devra verser à Urbis Park 500 000 euros en 2012 pour les travaux, et 75 000 euros (ht) chaque année pour le fonctionnement. La Ville ne percevra que 7 000 euros par an jusqu'à une hauteur de 800 000 euros ht de recettes (actuellement, elles sont de 950 000 euros). Ce n'est qu'à partir de 800 000 euros (ht) que la ville percevra 50% des recettes, et 75% au-delà de 900 000 euros ht.
En somme, "tu me donnes ta montre, je te donnerai l'heure !", et ce, pour une durée de 10 ans !
Bref, une opération "exemplaire" qui aurait pu valoir de vives félicitations aux 11 membres du gouvernement socialiste présents ces derniers jours aux universités d'été du Medef…
Quant à nos collègues qui gèrent ce service, ils n'ont reçu à ce jour aucune proposition de reclassement.