Où en est la privatisation des parkings à Laval ?
Guillaume Garot et Jean-Christophe Boyer s'affairent discrètement tout en s'interrogeant : les élections cantonales auront lieu en mars 2011 et concernent 4 élus PS et Verts à Laval. Alors, pour privatiser les parkings, faut-il faire très vite ou se hâter lentement ?
En fait, une société du CAC40 bien positionnée depuis le départ donne un sérieux coup de main à la rédaction d'un cahier des charges auquel elle devra répondre.
Dans l'immédiat, il s'agit de donner l'illusion, notamment aux élus membres de la commission créée à cet effet, que le choix n'est pas encore déterminé. Il est donc prévu une petite tournée des parkings dans d'autres villes (Paris, Le Mans, Angers et surtout… Tours) pour voir comment cela se passe. En quelque sorte, ceux des élus qui ne sont pas trop dans le coup se font balader…
La visite la plus sérieuse a eu lieu vendredi 27 août à Tours, justement à l'occasion de la rencontre de foot Tours- Laval (2-0). D'une pierre deux coups pour joindre l'utile à l'agréable. Décidément, depuis le début de ce dossier, le football et les parkings lavallois semblent faire bon ménage. C'est là aussi un argument pour ceux qui veulent faire vite car une société du CAC 40 sponsorisera plus facilement une équipe en ligue 2 qu'une équipe en national…
Nous suggérons fortement à nos élus de faire un petit tour à Montauban, ville UMP qui a privatisé son stationnement en 2004 et dans laquelle les élus socialistes d'opposition ne cessent de dénoncer les inconvénients de cette pratique. Ils pourraient à cette occasion échanger utilement avec leurs camarades locaux.
Le 7 septembre, La Dépêche du Midi publiait d'ailleurs un excellent article intitulé : "Montauban : le stationnement payant s'étend". On y apprend que le gestionnaire privé, dans le cadre de son contrat signé en 2004, vient d'obtenir la signature d'un 3ème avenant lui offrant un certain nombre de nouveaux bonus : une exonération de sa redevance de 600 000 € sur 4 ans, l'installation de 12 horodateurs supplémentaires et l'extension de 206 places payantes supplémentaires en centre-ville. Des centaines de foyers d'un quartier situé près du centre viennent ainsi de subir la fin de la gratuité.
Il obtient aussi la prolongation de la durée de son contrat jusqu'en 2039, contre 2034 à l'origine, soit 35 ans. Une telle application à Laval verrait le contrat se terminer pour les 78 ans de l'adjoint aux finances !
C'est la colère à Montauban : "Il faudra maintenant payer pour se garer devant sa porte, c'est une forme d'impôt !".
En compensation, l'opérateur privé "a lâché quelques miettes" : 50 piafs (petit système individuel pour les artisans permettant de ne pas retourner à l'horodateur trop souvent pour payer) ; un tarif de soirée à 2 € entre 19 h et 22 h (à Laval c'est gratuit à cette heure là !), et les chèques-parking pour les commerçants.
Bref, voilà ce qui nous attend à Laval quand Guillaume Garot et Jean-Christophe Boyer auront privatisé les horodateurs, eux qui se vantaient dans Ouest France du 14 avril 2010 que les tarifs allaient baisser (?!) :
"La Ville restera maître des prix, indique l'adjoint au maire : Notre objectif est de les faire baisser".
À suivre…