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La nouvelle "identité visuelle" de la Ville de Laval, c'est...
LA PANTHÈRE ROSE
Pour marquer de leur empreinte la ville de Laval, Guillaume Garot et Jean-Christophe Boyer ont décidé de créer une "nouvelle identité visuelle" (traduisez : un nouveau logo).
Une démarche marketing…
Pour cela, ils ont fait appel à la société "Publicis Royalties" (Mâââzette !!!). Il en coûtera 58 604 euros TTC (384 417 francs) aux contribuables, auxquels s'ajoute, comme c'est la règle en matière de création intellectuelle, un dédommagement aux sociétés et cabinets non retenus qui avaient présenté un projet. Puis, il restera à changer (après épuisement des stocks existants, disent-ils ?!) tout le papier à en tête, les logos sur les véhicules, les bâtiments publics et les écoles, etc…
Bref, malgré leurs démentis peu crédibles, une dépense de 150 000 euros pour cette empreinte, qui ne sera peut-être qu'une trace…
Beaucoup pensent que la création de ce logo aurait pu faire l'objet d'un appel aux citoyens lavallois, aux talents locaux, dans le cadre d'un sympathique concours bénévole doté d'un prix modeste. C'eût été là une démarche authentiquement participative.
Un grand de la finance et de la pub !
Mais Guillaume Garot et Jean-Christophe Boyer ont préféré faire appel à un cabinet spécialisé en "consulting de marque", de dimension nationale et internationale, dont le Figaro (28 avril 2008) nous explique :
"Baptisée Publicis Royalties, cette agence est créée en partenariat avec Eurogroup, qui en devient l'un des actionnaires minoritaires. Eurogroup, fondé en 1982, s'est imposé comme le premier cabinet de conseil en organisation et management indépendant français. Avec 470 collaborateurs, dont 400 consultants, il réalise un chiffre d'affaires de 72 millions d'euros en France…
Installée au 133, avenue des Champs-Élysées, à Paris, siège du groupe Publicis, la nouvelle filiale compte huit collaborateurs et s'appuiera sur les ressources de ses deux principaux actionnaires. Elle est déjà en charge de missions de brand management pour Orange, client de Publicis Conseil, et Radio France. Publicis Royalties vient étoffer le réseau Publicis en France (deuxième pays du réseau en termes de taille), qui comprend plus de 1 000 salariés, au travers des enseignes Publicis Conseil, Publicis Dialog, Publicis Constellation, Publicis Et Nous, Publicis Net et Loeb et Associés."
Les références de Publicis Royalties sont flatteuses pour la Ville de Laval : Dexia, Orange, Malakoff-Médéric (la retraite par capitalisation !!!), etc…
Bref, un fleuron du capitalisme va tenter de donner une bonne image de la municipalité de gauche de Laval.
Le logo motive…
Le précédent logo avait été mis en place, beaucoup plus modestement, par André Pinçon, et le slogan était, il faut bien le dire, assez parfait : "Laval, la vie".
Sous d'Aubert, le slogan avait eu tendance à disparaître et subsistait surtout le logo représentant le contour stylisé vert de la Mayenne entrecoupée de la rivière bleue et de la nationale rouge.
Auparavant, les armoiries de Laval étaient particulièrement riches en histoire, et nous renvoyons nos lecteurs aux études d'héraldique, notamment celle publiée dans la revue "Mayenne Archéologie Histoire" n°18, en 1995, rédigée par Diane Maynard et Dominique Eraud sous le titre "Armoiries de Laval et de ses seigneurs".
On y lit notamment que les premières armoiries de Laval (écu de gueules rouge au léopard d'or) avaient été données à la Ville par Guillaume de Normandie, dit Guillaume le Conquérant vers 1066.
9 siècles et demi plus tard, un autre Guillaume également conquérant a donc remis un nouveau logo à Laval.
Chacun notera l'aspect ROYAL (Ségolène ?) de la "nouvelle identité visuell e"...
LAVAL, c'est bon dans les deux sens !
Le nouveau logo met tout d'abord en évidence le fait que Laval est un palindrome, terme qui se définit ainsi :
"Le palindrome (substantif masculin), du grec « en arrière » et « course », est une figure de style appelée aussi palindrome de lettres, c'est-à-dire un texte ou un mot dont l'ordre des symboles (lettres, chiffres) reste le même, qu'on le lise de gauche à droite ou de droite à gauche..."
C'est donc un jeu de mot, proche de la contrepèterie.
Voici des exemples de mots: ici ; erdre ; noyon ; laval ; rotor ; radar ; kayak …
Voici un exemple de phrase :"elu par cette crapule"
Voici un exemple de phrase palindrome plus élaboré (retournez votre écran pour constater) :
"andin basnoda a une epouse qui pue".
Ce logo, de quoi est-il vraiment la marque ? Ce visuel, que cache-t-il ?
Nous avons interrogé le fils d'un de nos collègues qui termine ses études de psy. Il nous a exposé son analyse sur ce nouveau logo :
"Le nouveau logo palindrome évoque un miroir, ce qui pourrait dénoter une nette tendance à une estime de soi particulièrement développée, peut-être au delà du raisonnable, avec une propension à l'autosatisfaction proc he du nombrilisme.
Le palindrome montre aussi la volonté d'assimiler une démarche ambivalente, en évitant de ce fait d'être dans l'obligation de trancher, d'assumer des choix ou des émotions. Par exemple, puisque nous sommes dans le domaine politique, bien sûr, il y a la recherche d'une synthèse entre le socialisme et le marché, la finance.
Cela es t caractéristique d'un courant de pensée qui aura un langage quasi révolutionnaire avant la prise de pouvoir et assumera, voire assurera la parfaite continuité de l'ordre établi aussitôt arrivé à ses fins…
En fait, sa politique se lit aussi bien vers la droite que vers la gauche…
D'une façon générale, pour lui, choisir c'est risquer de se compromettre aux yeux des autres.
Le palindrome offre aussi une sensation de sécurité du retour selon un cheminement connu avec, toutefois, le risque d'un mouvement perpétuel, ce qui s'appelle communément "tourner en rond". Il est le signe d'une marche en avant suivie d'une marche en arrière, ou refoulement, selon un même schéma. Il comporte un risque de repli sur soi".
Après le nouveau logo, un projet d'affiche électorale ?