Les dépouilles du Système d'Aubert mises en vente
Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes et l'audit réalisé par un cabinet indépendant ont mis en évidence, pour ceux qui l'auraient ignoré en mairie, mais surtout pour les habitants de Laval, l'état catastrophique des finances de la Ville, qui va entraîner dès 2009 une augmentation de 26% des impôts communaux pour une simple remise à flot.
Pour renflouer les caisses de la Ville laissées vides par l'ancienne municipalité, mais aussi dans un geste à la valeur hautement symbolique, le nouveau maire met en vente 2 attributs essentiels du Système d'Aubert : la 607 grand luxe et prétentieuse de l'ancien maire, et la maison bourgeoise de l'ancien Directeur général des services du Système.
Le "contribuable heureux", véritable mascotte du bulletin municipal de l'époque d'Aubert, vous salue bien !
L'annonce pour la 607 à d'Aubert :
La Ville de Laval met en vente : - une Peugeot 607, 3.0 essence, BVA, 69000 km, mise en circulation mars 2005 – mise à prix à 15 000 € ; Vous obtiendrez les informations relatives aux modalités de cette vente auprès de Didier Drault –Direction des finances – tél. 02 43 49 44 55 ou à l'adresse suivante : didier.drault@mairie-laval.fr Les offres devront être transmises avant le 23 janvier 2009 à 16 heures. |
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L'annonce pour la maison de la rue de Nantes :
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Reportage immobilier
Enquête sur la maison de tous les lavallois…
Le nouveau maire de Laval a donc décidé la mise en vente de la somptueuse maison bourgeoise que M. d'Aubert avait gracieusement mise à la disposition de son directeur général, aujourd'hui parti de Laval.
L'intéressé y coulait des jours fastes, dans un monde merveilleux entièrement pris en charge par le contribuable lavallois : pas de loyer ; eau, gaz, électricité, téléphone gratuits, en plus de la voiture de fonction qu'il utilisait pendant ses vacances...
Pas de doute : lors de son retour à la réalité, l'intéressé devra faire un stage pour se familiariser avec les factures que le salarié moyen doit acquitter tous les mois.
Le Vecteur Libre et Indépendant a décidé de consacrer un reportage à cette superbe demeure, et un de ses envoyés spéciaux a réalisé une enquête sous couvert d'anonymat. Un peu grimé, faisant valoir qu'il souhaitait habiter Laval, il a donc pris rendez-vous incognito avec notre collègue du service foncier pour une visite. Il raconte.
"14 h 30. J'attends le représentant de la Ville devant le 54 rue de Nantes. Un fonctionnaire sympathique, à la tête un peu désabusée, arrive, et j'apprécie sa ponctualité, surtout à l'heure de la sieste.
- Monsieur Dumoulin ?
- lui-même, fis-je… Vous êtes de la ville ? je viens pour la visite…. Dites-donc, un peu bruyant le quartier ?
- oui, heu… c'est plus calme la nuit... et le week-end… et les nuits du samedi au dimanche en août, c'est parfait !
Il me dévisage… je lui rappelle quelqu'un… Il cherche la clef du portail sur un imposant trousseau. Après une dizaine d'essais, son visage s'illumine l'espace d'un instant, et je le sens soulagé. Nous entrons. Le jardin est superbe, bien entretenu. Il me rappelle le parc du châtelain de mon village, mais en plus petit quand même.
Nouvelle recherche pour la clef de la porte d'entrée. La 6ème est la bonne. Tiens, c'est chauffé (!).
L'entrée est majestueuse. Elle me rappelle la maison de mon notaire.
Au fil des pièces, le parfum discret de la bourgeoisie envahit mes narines.
Peintures, tapisseries sont superbes, à défaut d'être toutes de bon goût, mais l'égout et les couleurs…
Puis c'est la salle de bain, je souris… Voyage dans l'intimité…
Je suis particulièrement ému en poussant la porte des WC, et je dois retenir un sourire à l'évocation de ce qui s'y est passé…L'autorité naturelle d'un chef en prend toujours un coup dans ces moments là….
- Je ne vois pas de garage ?
- y'en a pas. C'est l'inconvénient. L'ancien maire avait bien essayé d'en faire un en prenant un morceau de la cour d'école à côté, mais les parents et les enseignants ont protesté… même les gamins manifestaient, et l'adjoint au maire chargé des écoles s'y est mis ! Le maire a dû renoncer…
- Qu'est-ce que c'est au fond ? les dépendances ?
- oui, on peut y faire un bureau, la chambre d'un ado…
- ou pour le personnel de maison…
- ce qu'on veut…
Dans la cuisine, et dans l'ensemble de la maison, de nombreux placards… un peu comme à la mairie.
Dans les tiroirs de la cuisine, des miettes ; le départ a dû être rapide, un peu précipité…
Nous ressortons.
"Désolé, lui dis-je, avec la crise, 340 000 euros comme prix plancher (surtout que les planchers ne sont pas nickel chrome…), c'est trop cher ! ".
N'écoutant que mon bon cœur, je lui fais une suggestion : pourquoi ne pas y loger 4 ou 5 SDF pour l'hiver plutôt que la laisser vide et chauffée ? Après tout, elle leur appartient un peu, non ? Et puis, pour une municipalité de gauche, ça serait un geste fort, plein de respect. Ça éviterait que Josiane Balasko, comme elle le fit le 11 novembre 2007 à la télé, avec Carole Bouquet, lors de sa visite à un groupe de sans abri, ne s'écrie : "y sont où, les socialistes ?"