Guillaume Garot avait convoqué lundi soir, 15 septembre 2008, à 20 heures, une séance exceptionnelle du Conseil Municipal. A l’ordre du jour, la présentation de l’audit sur la situation financière de la Ville par un cabinet privé spécialisé, "Ressources Consultants Finances" de Rennes, qui confirme, en plus détaillé, le rapport de la Chambre Régional des Comptes publié voici 2 mois, et des simulations pour tenter d’en sortir.
Les représentants de l’opposition étaient absents, ayant décidé de boycotter cette réunion.
M. D’Aubert, maire pendant 13 ans, et M. Zocchetto, adjoint aux finances jusqu’en septembre 2001 ont préféré s’épargner un moment pénible.
Le Vecteur vous présente, en exclusivité, la synthèse de cet audit.
Laval, dans la strate des villes de même importance et de même structure, est la plus endettée et celle disposant de l’épargne brute la plus faible.
Par ailleurs, 66% (ramenés récemment à 63 %) de ses emprunts en cours sont souscrits à taux révisables (et actuellement, c’est la hausse !!!). L’encours de ces emprunts (25 ans !), dont d’Aubert avait renégocié la durée, rend quasi nulle la « substitution des emprunts » (quand l’un se termine, un nouveau peut être souscrit à moyens constants, comme le ferait un particulier).
L’annuité sera ainsi de 9 486 000 euros en 2008.
En l’état, la capacité d’investissement n’est que de 5 Millions d’euros pour 2009, et les années suivantes : autant dire que le PPI sera vite fait, et que nos services techniques auront bien peu de nouveaux projets à préparer…
Mme Baudry, adjointe au maire, a d’ailleurs souligné avec raison la nécessité de remettre à niveau de nombreux équipements municipaux, négligés par d’Aubert, ce qui absorbera largement les 5 millions d’euros.
D’Aubert avait diminué la part communale des impôts de 10 % pendant ses 2 mandats, par idéologie car la Ville n’en avait pas les moyens, et alors que la prudence eût été une évolution de l’imposition correspondant au niveau de la vie. Mais depuis 2006, la situation ressemble à une "fuite en avant". Et la "mise sous tutelle" n'est pas loin...
A Force Ouvrière municipaux, nous ne sommes pas surpris. Le Vecteur a dénoncé depuis de nombreuses années les méthodes de gestion du système d’Aubert, alors même que Guillaume Garot, chef de l’opposition, susurrait régulièrement au Conseil municipal : « Quand c’est bien, on sait le dire… ».
La comparaison avec Angoulême des années 80 est même évoquée !
Les simulations du cabinet d’audit sont simples : comme pour le budget d’un ménage, il faut soit baisser les dépenses de fonctionnement, soit augmenter les recettes. Si les dépenses de fonctionnement sont seulement stabilisées, les impôts devront augmenter de 26 % en 2009 !!!
Ceci représenterait une augmentation des taux de 6 points de plus pour le foncier bâti, et de 4,4 points pour la taxe d’habitation.
Guillaume Garot, très solennel, devant des élus manifestement dépités, a annoncé la tenue de réunions dans les quartiers pour expliquer la situation aux lavallois dès cette semaine. Il renonce à son engagement électoral de ne pas augmenter les impôts. Se tournant vers le nouveau DGS, il lui a demandé de mettre en vente immédiatement la 607 de d’Aubert et a annoncé la vente de la maison de Delory. Il s’agit là de signes forts sur la volonté de freiner le train de vie de la Ville.
Il sollicitera plus d’autres partenaires (il pense sans doute à la Région), mais évoque aussi des « partenaires privés sur des opérations ponctuelles » (???).
Il annonce également que « chaque dépense sera regardée au plus près ».
Pour limiter la hausse des impôt à moins de 10 %, vous imaginez les économies de fonctionnement à mettre en œuvre !
Or 63 % des dépenses de fonctionnement sont les dépenses de personnel (soit 10 points de plus que les villes identiques).
Bizarrement, il n’y eut pas un mot sur le coût du personnel pendant cette réunion de Conseil Municipal : de source sûre, nous savons qu’il ne devait en aucun cas en être question pendant cette séance publique.
En fait, plutôt qu’une réorganisation concertée qui permettrait des économies (et les syndicats ont des idées sur la question), la municipalité s’est d’ores et déjà orientée vers les méthodes pratiquées sous d’Aubert : ne pas remplacer les départs, notamment en retraite, et faire le mort, laisser les services fonctionner sans savoir si leur effectif sera complété, sans proposer de situation alternative.
Autant dire que les élections professionnelles du 6 novembre prochain (CTP, CAP, CHS) constituent un enjeu essentiel pour les 6 années à venir. D’ores et déjà, Force Ouvrière a annoncé qu’elle n’acceptera pas demain ce qu’elle a refusé hier.